Quand on t’annonce que tu es diabétique de type 1, on s’imagine directement ne plus avoir le droit de manger, pâtisseries, chocolat, bonbons ou petits plaisirs sucrés en tous genre… Idée fausse, si ces derniers sont pris raisonnablement et sans abus bien évidemment ! Ce n’est cependant pas tout à fait vrai pour les personnes atteintes d’un diabète du type 2 qui peuvent avoir un régime alimentaire précis assez restrictif.
Par conséquent pour les diabétiques Insulino-Dépendants (DID) comme moi, lorsque lors d’un repas nous sommes face à un mille-feuilles, un cheesecake ou autre pâtisserie nous faisant de l’œil on ne sait pas trop si on peut se le permettre ou sinon on se demande comment le gérer en matière de dose d’insuline… Tout comme lorsque l’on est devant une paella, un tajine ou des crêpes… par exemple, tous ces plats sont hyper-glycémiques et donc compliqués à gérer. Pour ce type de repas il est de mon avis indispensable de suivre l’insulino-thérapie fonctionnelle, afin de VIVRE convenablement sur le long terme avec un diabète de type 1 le plus équilibré possible, sans laisser l’usure et la négligence du traitement s’installer au fil des années ! Quésako encore ce long à rallonge me diriez vous ?
L’Insulino-Thérapie Fonctionnelle autrement dit IF est une formation d’environ 4 jours se déroulant exclusivement le plus souvent dans un centre hospitalier encadré le plus souvent par des infirmières d’éducation, une diététicienne et des internes et médecins spécialisés en endocrinologie. Cette formation vise à adapter son diabète à notre alimentation et non l’inverse. Le but étant d’une part ne pas être frustré en mangeant comme une personne non DID et surtout de connaitre son protocole vis-à-vis de la gestion des doses d’insuline.
J’ai donc eu la chance de réaliser l’IF au CHU Nord de Nantes en juin 2015, car mon diabète à cette époque commençait à dévisser, au moment des repas j’avais des doses d’insuline fixes et je n’adaptais pas mes doses en fonction de mon alimentation. Mon diabétologue m’a donc fortement conseillé de faire cette formation et je lui en remercie car cela m’a en partie grandement aidée. Je le conseille à tous ceux comme moi qui ont du mal à gérer leur insuline avec leur alimentation plus ou moins sucrée. Parlez en à votre endocrinologue si celui-ci ne vous en déjà pas parlé.
Lors de mon séjour pour l’IF, j’ai dû d’abord réaliser un jeûne glucidique sur une ou deux journées environ, cela a permis de connaitre le bon débit de basale pour les porteurs de pompes ou l’unité de lente pour ceux utilisant les injections aux stylos. La formation m’a ensuite permis de connaitre les étapes à suivre lors des repas journaliers, mais aussi comment agir en cas de resucrage à la suite d’une hypoglycémie et dans divers autres situations comme le sport par exemple. Mais avant tout, cette formation est un véritable échange entre patients DID et personnel de santé. Au CHU à Nantes, lors des ateliers et repas quotidiens nous passions la plus grande partie de nos journées en groupe de 5 patients. Avant de faire l’IF je n’avais auparavant jamais rencontré de personne diabétique du type 1, et j’ai vraiment adoré pouvoir partager nos différentes expériences vis-à-vis de la maladie. Ce n’est pas une hospitalisation classique où l’on reste clouée dans sa chambre.
Je vais donc maintenant essayer de vous détailler la façon dont je réalise l’IF au quotidien.
La première chose à faire et de prendre sa glycémie, afin de voir s’il y a un correctif à effectuer ou non. Le correctif est propre à chacun selon ces objectifs glycémiques. Par exemple si l’on est en hyperglycémie avant le repas il faudra majorer la dose finale d’insuline ou inversement si hypoglycémie.
La deuxième étape consiste à calculer le nombre de glucides de son repas, tâche pas très évidente au départ, mais on s’y habitue très vite en retenant assez rapidement les quantités pour tel ou tel type de plat au fil du temps. Pour connaitre la quantité de glucides d’un ou plusieurs aliments il existe de multiples applications sur smartphones, je vous conseille vivement Gluci Chek une application très bien faite disponible sur le Playstore d’android (peut être aussi Appstore pour ios ?).
Voici un exemple de repas rentré sur l’application :
Sur cet exemple il figure seulement les aliments comportant des glucides, les viandes ou poissons n’apparaissent pas car ils n’en comportent pas ou très peu (attention aux sauces tout de même, qui peuvent être sucrées) .
Lorsque nous avons la quantité glucidique globale de notre repas, les infirmières d’éducation et le médecin déterminent avec vous pendant la formation pour chaque repas de la journée, des unités portions (UP) pour 20g de glucides. Ces unités portions sont propres à vos besoins et sont différentes selon chacun de nous.
Avec votre quantité de glucides et votre unité portion pour le repas concerné il est alors très simple en prenant en compte ou non le correctif de calculer sa dose d’insuline. Par exemple pour une quantité de 160g de glucides et une unité portion de 4 UP/20g, le calcul est relativement simple : 160 x (4/20) = 32
Il faudra donc 32 unités avec + ou – le correctif s’il y a besoin. Mais il est vrai que selon les UP il n’est pas toujours simple de calculer de tête les unités finales, pour cela hormis la calculette il existe aussi des applications pour mobile le calculant pour vous, pour ma part j’utilise une application conçue par le CHU de Toulouse, Mon Gluco-Compteur en partenariat avec le laboratoire Sanofi Diabète.
Voilà je pense vous avoir tout dit sur mon expérience vis-à-vis de l’insulino-thérapie fonctionnelle et je vous ai fait part de ma façon de l’appliquer au quotidien. Elle peut être surement différente chez certaines autres personnes selon la formation suivie et par conséquent si cette dernière vous intéresse il est primordiale d’en faire part à votre diabétologue qui vous guidera dans la marche à suivre.
J’espère vous avoir intéressé et informé sur l’IF 🙂
Je vous dis à la prochaine avec un autre article sur le diabète du type 1 ! 😉